Les emprunteurs poussent de nouveau la porte des banques plus enclines à prêter. Certains faux-pas peuvent cependant vous disqualifier. Ce qu’il faut savoir pour augmenter ses chances d’obtenir un crédit.
Le ciel des emprunteurs immobiliers continue de s’éclaircir. Les taux d’intérêt des prêts à l’habitat poursuivent leur repli en septembre et de nouvelles baisses sont attendues dans les prochains mois. Depuis le début de l’année les banques ont rouvert le robinet du crédit. Elles restent cependant sélectives.
« Les banques cherchent à minimiser leur risque en prêtant à des personnes fiables en mesure de rembourser », rappelle Caroline Arnould la directrice générale de Cafpi. Pour se prémunir des défaillances, les établissements vont vérifier que vous disposez d’un bon historique de crédit, de revenus stables, d’une épargne (assurance-vie, livrets etc.) et d’un apport non négligeable. Cumuler ces points forts vous permettra d’obtenir un meilleur taux.
1. Un emploi et des revenus stables
Travailler de façon discontinue en CDD ou en période d’essai ne plaidera en revanche pas en votre faveur surtout si l’on emprunte seul. Si l’on est en couple, mieux vaut que votre partenaire occupe un emploi en CDI.
Les jeunes actifs ont aussi leur carte à jouer. « Les banques apprécient les profils de jeunes emprunteurs avec un potentiel d’évolution comme les futurs ingénieurs ou les médecins en début de carrière ainsi que les fonctionnaires », pointe Sandrine Allonier porte-parole de Vousfinancer.com.
Si vous exercez une activité saisonnière (commerce, restauration, métiers du spectacle etc.) vous aurez un peu plus de chance de décrocher un crédit auprès d’une banque locale. « Les banques régionales peuvent être plus compréhensives car elles connaissent mieux le tissu économique », remarque Sandrine Allonier.
Les trois derniers relevés de compte constituent l’une des principales pièces du dossier. « Ils seront épluchés ligne par ligne par la banque. Les courtiers font également ce travail en amont », observe Sandrine Allonier. En cas de doute, les professionnels du crédit peuvent remonter un plus loin dans le temps pour leurs investigations.
2. Faire attention à ses dépenses
Certaines dépenses peuvent vous disqualifier d’office. « Les jeux d’argent tel les paris sportifs en ligne ou les dépenses dans les casinos, cela peut-être rédhibitoire », prévient Sandrine Allonier.
D’autres voyants rouges risquent de s’allumer si votre banquier constate des rejets de prélèvements, des saisies administratives pour non-paiement (pensions alimentaires, amendes etc.), des retraits d’argent liquide trop fréquents ou des dépenses ostentatoires trop éloignées de votre niveau de vie comme la location estivale d’un bateau.
« Les grosses dépenses dès lors qu’elles restent dans la limite de vos moyens » ne seront pas un sujet de blocage, nuance Caroline Arnould. Lorsqu’une sortie de route dans la gestion de vos finances n’a pas pu être évitée, il peut être judicieux de repousser de quelques mois votre projet afin de mettre en avant des finances plus saines.
« J’ai vu des clients qui ne pouvaient pas vivre sans être à découvert quels que soient leurs moyens. J’en ai aussi croisé beaucoup qui gagnaient peu mais qui parvenaient à mettre un peu de côté tous les mois. Ce type d’effort est apprécié », confie un banquier. Il rappelle également que le couperet principal reste le respect des règles d’octroi du Haut conseil de stabilité financière (HCSF).
« Si arrivez avec un dossier qui ne respecte pas ces critères, c’est très compliqué » même s’il existe des marges de flexibilité, souligne-t-il. Les normes du HCSF limitent à 25 ans la durée maximale des crédits immobiliers, et à 35 % le taux d’endettement que peuvent supporter les emprunteurs.
3. Bien préparer son dossier
Avant le rendez-vous avec le banquier veillez à réunir toutes les pièces de votre dossier (relevés de compte, bulletins de salaire etc.) et une simulation de crédit. Vous gagnerez du temps et mettrez toutes les chances de votre côté.
« Après un début d’année poussif, les banques n’ont pas atteint leur objectif de distribution de crédit. Elles vont rester très dynamiques », explique Caroline Arnould.
Attention néanmoins à ne pas rater le coche pour éviter l’engorgement des dossiers de fin d’année.
